L’hommage aux anciens combattants de la Grande Guerre
Faubourg de Guînes, situé dans une région de terres basses facilement inondables car situées en dessous du niveau de la mer, le Marais est appelé sur de très anciennes cartes de la région : «la Solitude de Guînes». Au fil des siècles, ceux qui voulurent s’y installer eurent à se battre contre une nature difficile, mais ô combien agréable lorsqu’elle est domestiquée. La construction de l’église du Marais évoque un peu tous ces aspects.
Tout commence en 1865 lorsque le chanoine Delannoy, fondateur de l’hospice de Guînes, lègue une somme de 15000 francs à la cure de Guînes pour la construction d’une église au Marais, et 10000 francs pour le traitement du prêtre qui aurait à la desservir. Les bonnes grâces du chanoine se révèlent toutefois insuffisantes et la solution est fournie par Madame veuve Roussel qui, en 1876, concède gratuitement un terrain situé près de l’école, à la condition que la construction de l’église ait lieu de son vivant. Sage précaution si l’on considère qu’à cette époque le chanoine Delannoy est décédé et qu’il manque une somme de5000 francs pour boucler le budget de construction de l’église. Le Conseil Municipal de Guînes va alors prendre en considération les demandes de la population du Marais qui réclame son église pour les 400 âmes qui y vivent et dont 50 enfants fréquentant l’école.
Avec un devis de 23000 francs, Benoît Tassard emporte l’adjudication et les travaux peuvent commencer le 25 septembre 1876. Le Sous-Préfet interviendra pour réclamer quelques modifications dans la construction et le procès verbal de réception des travaux sera signé le 19 octobre 1878.La chapelle sera ouverte au culte en juillet 1879 après qua la population locale ait été sollicitée pour une souscription chargée de l’achat des objets et de l’orfèvrerie nécessaires au culte. Mademoiselle Zoé de Guizelin offre une cloche, bénie par l’abbé Gallais en 1878 et dont les parrain et marraine sont Monsieur et Madame Gustave de Guizelin. Un second vicaire, l’abbé Trollé, est nommé à Guînes pour s’occuper du Marais qui ne deviendra paroisse à part entière qu’en 1920. Son premier curé sera l’abbé Coulombel.
L’église dédiée à Sainte-Jeanne-d’Arc connaîtra d’importants travaux après la Grande Guerre et se verra dotée de nouveaux vitraux grâce à la générosité de familles du Marais. Cette série de huit vitraux, que l’on doit au talent de Georges Depienne de Lille, évoque les grands moments de la vie de sainte Jeanne-d’Arc. Ces vitraux sont de belle facture et constituent un aspect important de la visite. Ils sont également liés à la guerre 1914-1918 avec quelques portraits de soldats tués au front et originaires du Marais. Leurs familles ont offert les vitraux.Un petit oratoire avec les noms des morts pour la France est situé dans le fond de l’église, à gauche en rentrant. Dans le chœur, l’autel est particulièrement ancien (XVIIIème siècle). L’œil de Dieu est au centre du triangle placé sur la cuve.
D'après : "Trois-Pays, 17 clochers" édité par la Communauté de Communes Pays d'Opale.